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Fanjeaux, cité dominicaine
Le clocher de Fanjeaux, perché du haut de ses 360 mètres d’altitude, comme un phare, rayonne dans la plaine lauragaise depuis des millénaires. Sa silhouette caractéristique constitue, au milieu des collines, un repère familier au sein des beaux paysages où alternent les étendues cultivées et les champs de tournesols.
Située au carrefour d’importantes voies d’échanges, la localité est occupée dès l’époque gallo-romaine. Sur ce promontoire naturel, on trouve alors un Fanum Jovis (temple gallo-romain dédié à Jupiter), qu’entoure un oppidum. Plus tard, au XIIè siècle, Fanjeaux est devenue puissante cité castrale, dont le seigneur n’est autre que le vicomte de Trencavel, fréquentée de nombreuses familles nobles. A l’intérieur du bourg fortifié, Guilhabert de Castres y tient une maison de Parfaits. A l’ombre des tourelles fortes, des ateliers communautaires de tisserands cathares vivent au rythme des populations locales.
C’est pour cela que Dominique de Guzman choisit d’y séjourner entre 1206 et 1216 pour rayonner sur les alentours et prêcher la parole catholique. Ses prêches font mouche, puisqu’à la veille de la fondation de l’Ordre dominicain, il met en place au monastère de Prouille une première communauté de moniales reconverties. La légende dorée débute, les miracles se succèdent. Mais les fanjuvéens devront tout de même subir les violences de la Croisade : au temps des joutes verbales succède le fracas des armes. En 1209, Simon de Montfort installe un quartier général à Fanjeaux. Après la mort de Dominique en 1221, les dominicains sont missionnés par le Pape pour participer à l’Inquisition. Les minutes des procès inquisitoriaux menés en 1246 relatent les récits de nombreux habitants de Fanjeaux ainsi que la dureté des temps pour les populations et leurs seigneurs qui, dépossédés de leurs terres, se trouvent soudain condamnés à fuir et à se cacher.
Placée sur le trajet de l’incursion des Anglais, la localité est brulée par les armées du Prince Noir en 1355 puis rapidement reconstruite. Au milieu du XVème siècle, le village prospère grâce à la culture du pastel. Aujourd’hui encore, au détour de vos déambulations, vous pourrez croiser un frère ou une sœur dominicaine : cinq communautés religieuses vivent au sein de la cité de Dominique.
Le couvent des frères prêcheurs
Fondé au XIVè siècle, l’ancien couvent des Frères Prêcheurs abrite aujourd’hui les dominicaines de la Sainte Famille. Au fond du jardin du couvent, les vestiges de la Chapelle du Miracle perpétuent le souvenir d’un épisode de la vie de saint Dominique et raconté par Pierre des Vaux de Cernai, son contemporain. A l’époque de la « dispute » de Montréal ou Fanjeaux, les écrits des hérétiques jetés au feu auraient brûlé tandis que ceux du saint se seraient par trois fois élevé au-dessus des flammes, jusqu’à toucher une poutre du plafond, conservée depuis le XIXè siècle au sein de l’église paroissiale.
L’église
Classée Monument Historique, l’actuelle église Notre-Dame de l’Assomption aurait pris place sur les vestiges d’un édifice d’origine romane, lui-même élevé au-dessus des restes du fameux Fanum Jovis. L’édifice est aujourd’hui un très bel exemple d’art gothique méridional avec un riche intérieur baroque. Son puissant clocher octogonal se reconnaît à des lieues à la ronde et résonne régulièrement de son ancien carillon.
La maison dite de saint Dominique
Dans ce petit quartier appelé Bourguet San Domenge, s’étale une longue façade remarquable par sa porte de bois sculpté et ses vitraux qui retracent six épisodes de la légende dorée de Dominique, futur fondateur de l’ordre des Dominicains. La tradition localise dans ces environs l’emplacement de la maison où s’établit Dominique de Guzman entre 1206 et 1216. Les dominicains de Toulouse ont, quant à eux, matérialisé dans cette maison un lieu à la mémoire du fondateur de leur ordre. Les vitraux sont signés de Jean Hugo, l’arrière petit fils du célèbre Victor.
Le Seignadou
Au bout du village, cette petite terrasse au-dessus de la plaine offre un panorama étendu. Les collines ondoient, les champs de culture et de verdure s’étendent au loin vers la Montagne Noire d’un côté, vers le pic du Bugarach de l’autre côté, le mont Valier et les Pyrénées. En ce lieu de méditation, le regard embrasse toute la diversité des paysages qui se reflète, bien qu’en désordre, sur les céramiques décoratives qui agrémentent le parapet. Le nom vient du latin « Signum Dei », le signe de Dieu. D’ici, Dominique aurait vu plonger trois boules de feu sur Prouille… de là la fondation d’une première communauté religieuse à l’endroit qui allait devenir le monastère de Prouille.
Parcours artistique
Au départ de l’Office de Tourisme, un parcours artistique vous entraîne au cœur de l’histoire (prévoir environ 1h30 de visite). Dix œuvres sculpturelles ont en effet pris place au sein du village et matérialisent différents épisodes historiques. Elles vous invitent à participer à l’histoire, vous asseoir au milieu d’elles pour écouter les dialogues de personnages qui ont vécu l’histoire mouvementée de ce charmant petit bourg (audioguides en location à l’accueil de l’Office de Tourisme à l’entrée du village : 4€/pers, ou encore téléchargez gratuite l’application Au Cœur des collines cathares pour visiter Fanjeaux et randonner alentour).
Les sculptures sont signées Loïc Tellier. Né en 1966, c’est par le dessin que Loïc Tellier démarre son aventure artistique. Autodidacte, il passe avec une grande aisance de la décoration de vitrines aux fresques murales et du dessin de presse à l’illustration pour enfants. C’est à partir de 1997, en passant un CAP de métallerie, qu’il développe son travail de sculpture. De la 2D à la 3D, pour lui, c’est une évidence. Tracer sur papier pour obtenir une bande dessinée ou attaquer un volume complexe, finalement, tout s’entrelace. Si le métal reste son élément de prédilection, au fur et à mesure des réalisations, il mélange les matières. Fer, terre, verre… Rien ne se perd, tout se « recycle » dans ses œuvres. Tout est question d’eurythmie.
Empreint de poésie le travail de Loïc Tellier s’inscrit dans une démarche de démocratisation artistique. Que ce soit un dessin ou une sculpture, l’important est de donner le rôle principal à la personne qui regarde, lui donner l’opportunité de s’approprier l’œuvre et ainsi de passer du rang de spectateur à celui d’acteur.
Audioguides en location à l’Office de Tourisme (Place du Treil, 11270 Fanjeaux) 4€/pers.
Le Mystérieux sortilège
Cette chasse au trésor est conçue pour les enfants de 7-12 ans, et facilite la découverte familiale et ludique de la cité de Fanjeaux. L’histoire se situe en 1199. Catarina a onze ans, ses parents sont tisserands du village. Elle retrouve un message de son meilleur ami griffonné sur un morceau de tissu. Celui-ci a disparu.
Ecoutant les récits et légendes que ses parents lui ont contés, Catarina, inquiète, part à la recherche de son ami. Saurez-vous l’aider dans sa mission, résoudre les énigmes et déjouer les intrigues qui se dressent comme des obstacles sur sa route pour retrouver Guilhem?
Livrets-jeu en vente à la Boutique de l’Office de Tourisme (6, Place du Treil, 11270 Fanjeaux) 3€/pers.